Retour sur la vie politique israélienne instable depuis déjà 4 ans, et qui s’envenime depuis quelques mois. Depuis déjà plus de 10 semaines maintenant, de nombreux Israéliens manifestent et se mobilisent afin de protester contre le projet de réforme du système judicaire, voulu par le gouvernement actuel de coalition droite-extrême droite de Benyamin Netanyahou (la plus à droite de l’histoire de l’État hébreu). Ce samedi 11 mars 2023, les rassemblements ont battu des records d’affluence dans toutes les villes du pays, aussi bien dans le centre de Tel Aviv, principal lieu de rassemblement, où les manifestants étaient au nombre de 100 000, que dans les villes d’Haïfa (au Nord) ou de Beersheba (au Sud), avec respectivement 50 000 et 10 000 personnes.
Guerre en Ukraine : bilan et perspectives. Le 24 février 2022 débutait l’invasion de l’Ukraine par la Russie et par la même occasion le début de la guerre qui a changé la vie de milliers de personnes et qui continue d’inquiéter l’ensemble de l’Europe et du monde. Un après le début de cette guerre, aucun des deux pays n’a encore pris le dessus sur l’autre : d’un côté Kiev reste ukrainienne malgré les objectifs annoncés par la Russie au début du conflit et, de l’autre, l’armée ukrainienne n’a pas réussi à reprendre tous les territoires occupés par les Russes. Peut-on alors s’attendre à des négociations futures ou alors la situation va-t-elle demeurer figée ? Des deux côtés, les armées faiblissent, avec des pertes militaires lourdes, et l’armée ukrainienne recule petit à petit au profit des Russes qui ont gagné 278 km2 au cours du mois de janvier. Cependant, cela est loin de signifier que la Russie va prendre le dessus et remporter cette guerre.
À l’aube du lundi 6 février, un violent tremblement de terre de magnitude 7,8 sur l’échelle de Richter a endeuillé le nord et l’ouest de la Syrie, déjà ravagée par douze ans de guerre, et une grande partie du territoire turc. Comme l’ont précisé des experts nippons, la Turquie se trouve au-dessus « d’une concentration de failles et des séismes pourraient survenir de manière successive ». À ce jour, malgré le fait que les normes antisismiques turques furent jugées « conformes aux recommandations » par ces mêmes experts, plus de 35 000 victimes ont été recensées et ce n’est pas se tromper que d’affirmer que d’autres décès seront à déplorer. Sans parler des 400 000 personnes contraintes d’abandonner leur logement et leur terre dans les zones touchées par le séisme.
Retour sur la situation politique au Pérou depuis 2021 et les manifestations actuelles qui ont plongé le pays dans une extrême brutalité et un état de crise politique profonde. Depuis décembre 2022, le Pérou est marqué par une crise politique, dont l’ampleur et la gravité augmentent au fil des jours. Cette crise a causé une forte instabilité dans le pays, remettant notamment en cause la fiabilité de ses institutions politiques, pour finalement laisser place à des contestations de la part de la société, qui réclament une plus grande transparence, notamment concernant son système politique. Retour donc sur les manifestations qui frappent le pays, leurs origines et leurs potentielles conséquences pour la société péruvienne.
Insinuations de fraude électorale, invasion et saccage des lieux symboliques de la démocratie, répression à coup de bombes lacrymogènes... Les scènes survenues le dimanche 8 janvier 2023 à Brasilia ne sont pas sans rappeler l’attaque du Capitole de 2021 au Etats-Unis. Arborrant le maillot jaune de la Seleçao et se ralliant autour du cri « Intervention militaire », des partisans bolsonaristes ont pris d’assaut la place des Trois-Pouvoirs de Brasilia, en protestation de l’arrivée au pouvoir du président Luiz Inácio Lula da Silva, dit Lula, investi une semaine auparavant. Si le parallèle avec le 6 janvier 2021 aux Etats-Unis semble inévitable - l’épisode survenant d’ailleurs deux ans après, quasiment jour pour jour - les deux événements n’en sont pas pour autant identiques. Il importe donc d’en décrypter les similitudes, les différences, mais aussi les liens.
Retour sur les manifestations qui ont lieu depuis septembre et ce qu’elles pourraient signifier pour le futur du pays. La mort de Mahsa Amini, âgée de 22 ans, à la suite de son arrestation par la police des mœurs qui jugeait sa tenue inappropriée, a lancé une nouvelle vague de manifestations dans tout le pays et la jeune femme est alors devenue un des visages de ces revendications. Les manifestations sont d’une forte intensité : des femmes protestent sans voile, certaines le brûlent, il y a des affrontements avec la police qui procède à de nombreuses arrestations et lors desquels plusieurs personnes sont décédées. Très vite, les manifestations prennent une ampleur internationale et on assiste à des vagues de soutien du monde entier sur les réseaux sociaux. Néanmoins, le régime autoritaire d’Ebrahim Raïssi continue de réprimer les manifestations et de nier toutes incriminations des occidentaux en les accusant même d’être responsables des manifestations et de vouloir semer le trouble en Iran.
Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine en février dernier, l’exportation de pétrole représente l’une des principales sources de financement de la guerre. Selon le CREA, Centre for Research on Energy and Clean Air, l’exportation de pétrole a rapporté à la Russie 67 milliards d’euros depuis février, soit depuis le début de la guerre. Effectivement, ce pays, avec 10% des exportations mondiales de pétrole brut, est le deuxième plus gros exportateur derrière l’Arabie Saoudite et vendait, depuis quelques mois, le brut de l’Oural au-dessous du prix du marché. Et ce, dans le but de gagner de nouvelles parts de marché, la Chine et l’Inde. C’est en partie pour cela que l’Union Européenne a décidé, ce lundi 5 décembre 2022, d’activer un embargo sur le pétrole brut provenant de la Russie. Dès maintenant, l’acheminement de pétrole par voie maritime est interdit en Europe et à partir du mois de février 2023, cet embargo concernera l’ensemble des produits pétroliers : bruts et transformés.
Le 2 novembre 2022, William Yuen Yee, assistant chercheur pour le « Columbia-Harvard China and the World program », publiait, pour le journal The Diplomat, un article portant sur les grandes difficultés rencontrées par l’UE pour obtenir la signature d’un nouvel accord de libre-échange (ALE) avec l’Indonésie. Il y pointe les déboires d’une UE prompte à rappeler sa volonté d’étendre ses relations économiques avec l’Asie [1] dans un contexte international toujours plus tendu, en particulier avec les disruptions de supply chain qui se multiplient, mais qui se retrouve souvent freinée par sa volonté d’imposer à ses partenaires des normes environnementales qui sont vues comme des contraintes insurmontables par la grande majorité des États de la zone Indopacifique. De manière générale, la présence économique de l’Europe en Asie a été relativement tardive et marquée dès ses débuts par une ambition notable de défendre des normes strictes d’un point de vue social et environnemental.
Le 8 novembre 2022 était un jour décisif pour les américains. En effet, il s’agissait du jour officiel des élections de mi-mandat (qui avaient débuté avant dans certains états, grâce au vote par correspondance, sujet de débat entre les deux partis), qui ont permis de renouveler l’intégralité de la Chambre des Représentants (435 sièges) et un tiers du Sénat (35 sièges sur 100) : ces deux chambres forment le Congrès américain, qui est le pouvoir législatif aux Etats-Unis, dans le système des “Checks and Balances”. Ces élections ont aussi permis d'élire de nombreux représentants locaux tels que les shérifs. Ces élections sont décisives pour le président démocrate actuel Joe Biden, puisque, selon les majorités qui ont été obtenues dans les différentes chambres, vont légitimer ou non sa politique débutée depuis 2021. Elles possèdent aussi de réels enjeux idéologiques entre les deux partis, qui vont s’avérer déterminants pour le futur de la société, à une échelle nationale et internationale.
Si nous avons couvert dans l’article précédent les points de vue des différents membres du Quad, il convient à présent de s’interroger sur ce que le Quad pourrait potentiellement devenir à l’avenir et le rôle qu’il pourrait être amené à jouer en Indopacifique comme ailleurs. En lumière de nos analyses précédentes, deux scenarii bien distincts semblent se détacher : en premier lieu, l’évolution vers un « Quad Bloc », militarisé et surtout institutionnalisé en réponse au bloc créé par la Chine. Puis son opposé, avec un « Quad en retrait » qui se refuse à afficher la moindre ambition stratégique et reste strictement confiné à un rôle de présentoir pour les démocraties occidentales. Enfin, nous proposerons un troisième scenario, dont la dimension stratégique serait certes avant tout économique, mais qui bénéficierait de réelles prérogatives pour s’imposer en Indopacifique et proposer une alternative concrète au modèle de développement promu par la Chine.
Dans l’article précédent, nous avons vu comment le Quad s’est formé et sur la base de quels principes. Cependant la méthode à employer pour accomplir ses objectifs fait l’objet d’importantes oppositions entre les pays membres qui veulent en faire une réelle alliance militaire et stratégique face à la montée de la Chine et ceux qui souhaitent maintenir le Quad dans sa forme actuelle et limiter autant que possible les risques d’affrontement. Ce sont ces courants que nous analyserons ici en considérant le point de vue des différents acteurs engagés, volontairement ou non, dans ce débat qui touche au cœur de ce qui fait la particularité de la zone Indo Pacifique.
Le 29 juin dernier, à Madrid, s’est tenu le premier sommet de l’OTAN auquel ont été convié ses puissances partenaires dans l’espace Indo Pacifique. Espace stratégique d’importance capitale pour les Etats-Unis qui le définissent comme s’étendant de la côte Ouest des Etats-Unis à l’Océan Indien, l’espace Indo Pacifique représente plus des 2/3 de l’économie mondiale et englobe plus de 50% de la population mondiale. Son importance se fait d’autant plus grande que les tensions en Europe ont accentué le déplacement du « centre du monde » vers cette zone bien que celui-ci fut déjà bien entamé depuis 1985.